Suite à la seconde réunion du groupe de travail académique consacré à l’évolution la procédure Affelnet, la FCPE Paris a envoyé vendredi 20 janvier à Gilles Pécout, Recteur de l’Académie de Paris, une lettre pour rappeler les attentes des parents parisiens en termes de transparence, de lisibilité et de calendrier sur la procédure 2017 et, plus largement, de refonte en profondeur d’un outil qui doit permettre d’améliorer non seulement la mixité sociale des lycées parisiens mais aussi de générer enfin une vraie mixité scolaire permettant de créer, dans chaque lycée parisien, les conditions nécessaires pour la réussite et le bien être scolaire de tous les élèves.
Monsieur le Recteur,
Suite à la réunion du groupe de travail Affelnet qui s’est tenue mercredi 18 janvier 2017 sous la présidence de Mme Mercier-Benhamou, la FCPE Paris tient à préciser sa position au sujet du processus de l’affectation en lycée.
En premier lieu, nous regrettons de devoir attendre une année de plus pour réfléchir à la mise en place d’une nouvelle procédure qui réponde correctement aux attentes des parents et aux personnels de direction dans la droite ligne de la loi de refondation de l’école, c’est-à-dire en assurant à tous les élèves qui sortent du collège un accueil équivalent dans chacun des lycées de l’Académie de Paris. Dix ans après la première mise en service d’Affelnet, il est plus que temps de faire rimer mixité sociale avec mixité scolaire. Nous pensons que toute la communauté éducative est prête pour cette nouvelle étape.
Nous avons toutefois pris bonne note du lancement prochain de cette nouvelle phase de réflexion avec comme objectif la rentrée 2018 pour une refonte réelle de la procédure.
Alors que les réformes du collège, du DNB et de l’évaluation présentaient un terrain extrêmement favorable à cette avancée majeure, force est de constater qu’un simple bricolage va être instauré cette année pour assurer la prochaine rentrée scolaire dans les « moins pires » conditions.
Nous regrettons également que les conditions ne soient toujours pas réunies pour assurer une information transparente et efficace des familles. Comment peut être reçue votre proposition de suppléer à la disparition des notes par un barème sur les niveaux du socle des compétences et des champs disciplinaires, alors qu’un très grand nombre de parents parisiens n’ont encore jamais entendu parler du livret scolaire numérique ? D’un coté, les notes disparaissent et, de l’autre, elles réapparaissent par le biais d’un barème, où une partie serait de nouveau soumise à une formule de lissage qui rend le résultat totalement incompréhensible pour l’immense majorité des parents.
Sur la problématique des districts, votre unique proposition est d’ouvrir les seuls 13e et 14e arrondissements aux élèves du district Est. Cette proposition présente bien sûr l’avantage de poser la question de la pertinence des districts et de leurs frontières infranchissables mais en tant que première fédération de parents d’élèves, nous ne pouvons accepter une mesure improvisée et à sens unique. Tous les élèves parisiens doivent être traités sur un pied d’égalité. Par ailleurs, si vous pensez que les frontières doivent être assouplies, il ne faut pas limiter cette proposition à deux arrondissements mais étudier plus largement et plus finement la question des frontières et des débordements sur les bordures de districts, avec une réciprocité absolue entre les territoires.
Cette proposition aurait l’avantage de mieux lisser le taux plus important d’élèves boursiers dans l’actuel district Est. Si nous sommes évidemment favorables à une limite haute du pourcentage de boursiers dans un établissement, nous sommes aussi particulièrement attentifs à la situation des établissements les plus fragiles. Vous n’êtes pas sans ignorer (enquête Pisa entre autres sources) qu’en France plus qu’ailleurs en Europe, le niveau scolaire des élèves est directement corrélé à l’origine sociale des familles. Selon le critère principal de la procédure actuelle d’affectation, les établissements les plus fragiles (les moins demandés) accueilleront de facto les boursiers les plus faibles, ceux qui n’auraient pu obtenir l’établissement de leur premier choix en raison d’une limitation, par ailleurs légitime. Cette préoccupation est centrale pour notre fédération. Il convient d’approfondir très vite la réflexion sur la part de boursiers par établissement, étant entendu que la seule logique comptable (limite haute) ne résout pas la question de la gestion pédagogique de la mixité sociale et de la mise en place d’une vraie mixité scolaire au sein des établissements et de chaque classe.
Plus globalement, tous nos adhérents demandent une totale transparence sur la procédure d’affectation, avant, pendant et après. Nous sommes à quelques jours des vacances d’hiver qui marquent le milieu de l’année scolaire. Nous ne savons toujours pas comment les établissements vont remplir le Livret Scolaire Numérique. Les vœux doivent être formulés pour le retour des vacances de printemps. L’urgence à informer chefs d’établissement et familles est totale. Ensuite, il nous semble parfaitement légitime que les familles aient connaissance du critère qui a conduit à l’affectation de leurs enfants dans tel ou tel établissement. Le lissage des notes dans l’ancienne procédure n’était pas suffisamment transparent et ouvrait des espaces à de multiples interrogations sur l’iniquité de leur traitement. Il convient de ne pas renouveler cette situation, même si elle est à la marge de la procédure qui nous est proposée.
Aucune autre rencontre ne nous est proposée pour conclure sur les décisions qui seront prises à l’issue de la phase actuelle de concertation. Nous vous demandons la tenue d’une réunion conclusive, dans la même composition, afin d’acter nos accords et éventuels désaccords sur ce sujet de la procédure d’affection en lycée pour la rentrée 2017.
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